Semaine du 9 mars – Trois sœurs, trois continents

Joy Majdalani, Le goût des garçons, Grasset, 27,95$

 

Le goût des garçons

La jeune narratrice de ce premier roman a treize ans et trois grandes obsessions : les garçons, les garçons et les garçons. Ils occupent chaque minute de sa vie, et c’est pourquoi elle consacre son temps à fréquenter les filles qui pourraient la rapprocher des garçons.

Son récit est un tendre tissage de confidences, de trahisons, d’abandons et de transgressions. L’action se déroule à Beyrouth au début des années 2000, mais pourrait tout aussi bien se dérouler à Paris dans les années 1980 ou à Montréal aujourd’hui, dans le milieu de la bonne société où une jeune adolescente affirme sa féminité avec la foi et la fragilité d’une authentique rebelle.

Une nouvelle voix de la littérature francophone à suivre…

 

Louise Amada D., Au temps sublime, La Peuplade, 23,95

 

Au temps sublimeLouise Amada D. signe ici un premier roman aussi audacieux que libre et poétique. Née en Guinée, elle a choisi de vivre au Québec.

Ce livre est le récit d’une rupture amoureuse où la narratrice (adepte des initiales quand vient le temps de nommer les êtres et les lieux) fait le récit de cette ellipse de l’amour en deux temps : d’abord pour dire la rupture, ensuite pour en noter le travail de guérison; lequel passera par les orgasmes qu’elle se procure et qu’elle note minutieusement, « au temps sublime » de la jouissance. « Je jouis pour m’affranchir de la lourde mémoire du plaisir », résume admirablement cette seconde partie de l’ouvrage qui occupe plus de la moitié du livre. 

Une autre écrivaine dont on attendra avec joie (et jouissance) le prochain opus. 

 

Sophie Divry, La condition pavillonnaire, J’ai Lu, 14,95$

 

La condition pavillonnaireCette écrivaine française a d’abord été découverte et éditée au Québec avant de poursuivre sa carrière littéraire en France. 

La condition pavillonnaire, réédité en poche, est son troisième roman. Il reprend et réactualise le destin d’une Emma Bovary (l’héroïne n’est nommée que par ses initiales, M. A.) à notre époque bien contemporaine. On aurait pu sous-titrer le roman, « Vie et mort d’une ménagère de banlieue », mais ça serait en ignorant la finesse du regard de Sophie Divry qui, sans pathos et sans drame, nous parle de notre condition humaine – féminine ou masculine – avec une fine justesse et une objective cruauté qui nous permet de savourer le goût suave et amer des larmes. Peu d’espoir ici, mais un tendre regard. 

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