Semaine du 30 mars – Pouvoirs de la littérature

Perrine Leblanc, Gens du Nord, Gallimard, 27,95$

Gens du Nord

Le troisième roman de Perrine Leblanc était très attendu et il ne décevra personne. Son nouvel opus témoigne d’une maîtrise extraordinaire de son art qui ne cesse de s’affiner. Lieux et personnages sont particulièrement vivants. Après une ouverture « coup de poing » (au propre comme au figuré), le lecteur est lancé au cœur du conflit irlandais qui embrasa l’Irlande du Nord durant une bonne trentaine d’années (de 1968 à 1998) sous la très pudique appellation des « troubles » – un belle litote pour parler de la guerre civile.

Qui dit conflit, dit secret. Qui dit secret, dit vérité et mensonge. Qui dit vérité et mensonge, dit art (ou littérature). C’est dans cet univers complexe, historique, politique et amoureux que Perrine Leblanc nous entraîne avec une rare maestria. 

 

 

Andrée A. Michaud, Proies, Québec Amérique, 29,95$

Proies

Andrée A. Michaud n’en est plus à ses débuts, mais depuis la publication de Bondrée (2014), elle a conquis un large public et ses succès sont largement mérités. De publication en publication, elle creuse la veine du roman noir avec une rare efficacité. Elle est, à mes yeux, la parfaite incarnation en littérature de ce que Freud a nommé, « l’inquiétante étrangeté » et que je résumerais ainsi : il existe des êtres et des choses familières qui nous semblent étranges, tandis que des choses ou des situations étranges nous semblent parfois familières.

Proies est une expérience de lecture qui fait résonner ces deux dimensions, étranges et familières, avec un rare talent. À lire pour ceux et celles qui veulent ressentir d’étranges frissons. 

 

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