Semaine du 26 avril

Katia Astafieff, La fille qui voulait voir l’ours, Arthaud, 29,95$

 

Le bandeau du livre indique : « Par l’auteure de Comment voyager seule quand on est petite, blonde et aventureuse ». Cet incipit avant l’heure donne une petite idée de ce qui va suivre : cette jeune femme aventureuse n’a peur de rien, car elle ignore tout. La beauté, c’est qu’elle veut tout découvrir et nous le fait très agréablement partager. Cette jeune Française a décidé de traverser le sentier des Appalaches qui traverse toute la Gaspésie, d’Amqui à Gaspé. Mais Katia, qui ne fait rien comme tout le monde, a choisi de prendre la route depuis le Bout du Monde (Gaspé) jusqu’à Amqui. Histoire de faire tout à l’envers. 

Son récit est drôle, même quand elle souffre, dramatique, même quand elle en rit, aventureux et exploratoire, même quand elle met deux jours pour parcourir cinq kilomètres. Et puis il y a l’ours, aussi réel que mythique, et qui peut changer notre vie. 

Le mot de la fin appartient à Nicolas Bouvier (cité par Katia) : « Si on ne laisse pas au voyage le droit de nous détruire un peu, autant rester chez soi ». Je m’empresse de rajouter qu’avec le récit que Katia Astafieff nous fait de son périple gaspésien, nous, lecteurs, en ressortons un peu plus savants (je ne compte plus la quantité d’informations historiques et biologiques que le Gaspésien d’adoption que je suis a appris) et surtout, reconnaissants, apaisés et réjouis. Une exploration de la nature… et de soi-même. À lire pour voyager dans notre pays intérieur, et nous insuffler cette dose de courage nécessaire à la réalisation de nos rêves. 

 

 

Eloïse Marseille, Confessions d’une femme normale, Pow Pow, 24,95$

Comprenons-le : il n’existe pas de femme normale, sinon une femme aux prises avec mille maux et autant de problèmes, notamment sexuels et affectifs. Les confessions d’Éloïse Marseille ne sont rien d’autre qu’une confession « extime » (une intimité rendue publique) de sa vie sentimentale et sexuelle. Le ton est direct, souvent cru, mais juste et touchant et surtout, très drôle, d’une franchise désarmante et où l’autodérision cohabite avec la plus grande honnêteté. 

Une génération précédente a évoqué la lutte contre le diable (au corps); cette génération (née en 1996) nous parle de sa lutte contre la honte (reliée au corps). Il n’y a pas de réelle rupture d’une génération à l’autre. 

J’ai fait lire ces Confessions à des femmes, jeunes et moins jeunes, qui m’ont unanimement confié que ce récit les touchait directement. Je ne peux maintenant que le conseiller à tous les hommes, jeunes et moins jeunes, qui se sentent proches d’elles. 

 

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